木曜日, 6月 29, 2006

Tout commence par une énigme

Mercredi.

Aujourd’hui, journée énigmatique, tout mon premier travail de la journée est résumé dans un mail, tout en japonais, accompagné d'un circuit électronique posé sur mon bureau auquel il est fait référence dans ce même mail. J’ai interprété le mail après l’avoir plus ou moins déchiffré les kanjis un à un, et j’ai commencé un truc que j’ai du interrompre au bout d’une vingtaine de minutes, quand on m’a dit que je n’étais pas vraiment dans le bon registre...

Encore une journée qui n’aura pas révolutionné ma culture scientifique, mais j’aurais encore appris quelques trucs sur les japonais. En effet, parmi la multitude de japonais autistes d’un instant devant leur machine de pachinko que j’avais entrevu par milliers lors de mon premier passage à Osaka, un d'entre était aujourd'hui en face de moi. Il m’annonçe le torse bombé qu’il a perdu 10000 (75€) ce week-end et 90000celui d’avantet m'explique en riant que ça détruit sa vie, avant de me proposer d’aller dépenser mon argent avec lui... Ensuite, je me suis rendu compte que tous les japonais autour de moi faisait de même, notamment un ptit gars d’une cinquantaine d’année qui était selon les autres le plus gros drogué.

Ce même ptit gars, qui m’avait déjà servi de prof en matière de test électrique, me rappellait vaguement quelqu'un. J’ai longtemps hésité entre Michel Galabru et Gimli, le nain du seigneur des anneaux, mais il s’agit bel et bien de l’adaptation japonaise de l’adjudant Gerber... Je crois que c’est vraiment le gars le plus bizarre de tout l’atelier, il fait plein des grimaces, qui lui donnent un air méchant. Quand j’ai discuté avec lui, il n’était pas bien féroce, même plutôt marrant. On pouvait presque croire qu’il se débrouillait en anglais : en m’expliquant le test, il a lu un à un (avec un accent japonais) tous les mots anglais qui étaient sur la feuille de description du test et ceux inscrits sur les appareils de mesures, en vérifiant que j’acquiesçais à chacune de ses paroles.

Finalement, après cette petite journée, je suis rentré à chez moi, et j’ai regardé France-Espagne en différé. Je m’étais pas rendu compte que le match avait eu lieu pendant la nuit et j’ai pu revivre le match sans en connaître l’issue à l’avance. Ca m’a vraiment fait bizarre de voir ça. Moi qui jusque là avait du mal à supporter pendant 90 minutes de regarder un match des bleus, je vais peut-être bien me mettre à les supporter, vu que cette fois, j’ai quand même vu Zidane courir, ça a de quoi faire réfléchir...

Je vais faire un effort pour regarder le match du Brésil, et s’ils gagnent c’est décidé, je serais derrière eux jusqu’au bout... (eux ça inclus pas Domenech, Dhorasoo et Govou, faut pas déconner quand même)


Petite vue de mon bureau, la photo est pourrie mais je la remplacerais si j'ai l'occasion d'en prendre une autre.

Vous pouvez entrevoir là fameuse casquette, sésame indispensable pour franchir sain et sauf la porte de l'atelier.

火曜日, 6月 27, 2006

Okonomiyaki

Aujourd’hui, rien à déclarer jusqu’à 16h...

A 16h en effet, Endo-san a fini son travail (et pourtant Endo-san n’est pas une femme), et donc arrive le problème de trouver quelqu’un pour encadrer le stagiaire (moi), Umeda-san étant en réunion. Du coup, on fait un petit tour pour trouver quelqu’un. Après un passage dans l’open-space qui se révèlera sans résultat.

Nous voilà de retour à l’atelier de test, et là le premier gars qui traine fait l’affaire. Je me retrouve à faire des tests d’un câble avec Oogawa-san, qui ne parle pas un mot d’anglais, mais qui à l’aide du traducteur électronique que Endo lui a refilé, me raconte un tas de trucs. Entre autre, si j’aime le saké, le shochu, la bière et autres, ou encore sur quelle secrétaire de l’entreprise j’ai jeté mon dévolu. Et un tas d’autres trucs pas classes qui sont pas publiables, mais qui m’ont bien fait marrer.
Je l’ai abandonné à 18h, en lui disant que je ne ferais pas d’heures supplémentaires.


Petite pause à l’appart et je décide d’aller à la poste pour envoyer mes dossiers d’inscription à l’Université du Tohoku pour Octobre prochain. Le bureau de poste près de chez moi est fermé je vais donc au grand qui se trouve à un bon gros kilomètre. Arrivé là-bas, stupeur, je me retrouve devant une porte close, fermeture à 19h...

Mais en continuant de longer la poste, une ouverture, il y a un guichet à coté des distributeurs de billets. Il est écrit sur la poste que c’est un truc spécial pour récupérer les colis genre Chronopost, mais je rentre l’air de rien et pose mon enveloppe sur le comptoir. A la première remarque de mon interlocuteur, je souris bêtement en lui demandant le prix d’un timbre. Je fais ensuite comme si je ne comprenais rien à ce qu’il me racontait (plus crédible tu meurs). Et du coup, ça y est, ça part !!!


Petite pause au mall en passant, j’achète un お好み焼き (okonomiyaki), à quoi ça je ne sais pas. Toujours est-il que je l’ai payé 280(un peu plus de 2€), alors qu’à Lyon dans un resto jap j’en avais eu pour 14€...
Ce qui est bien c’est que tous les produits tout prêts au Japon sont pas chers et en plus en promotion le soir (ici -30%).

Petit aperçu pour inaugurer les photos sur le blog :

(Pour les photos de ma chambre, il faudra attendre qu’elle soit présentable)

月曜日, 6月 26, 2006

Esprit jap me voilà

C’est reparti pour une semaine. Ce matin pluie de malade, j’ai expérimenté mon parapluie à 100¥, et je suis arrivé trempé et juste en même temps que le gong à 8h55 et j’ai raté le speach de micro-man. Faut dire au moment de partir je m’aperçois que j’ai ma barbe de 3 jours, pas très classe.

Et là, personne, du moins personne parmi les gens qui sont censées me donner du taf, et vers 10h Endo-san est venu pour que je fasse des tests...
Pareil après le repas, personne, donc je fais quelques tours de l’entreprise jusqu’à ce que je retrouve Endo-san, qui un regard plein d’effroi me dis « boshi ka ? » (Mais où donc est ta casquette ???). Houlà, j’ai osé arpenter les ateliers de l’entreprise le chef découvert. Je m’empresse d’aller la récupérer, pour en finir avec ce regard accusateur. Pas grand-chose cet après midi, si ce n’est plus tard, quand je suis retourné à mon bureau, une charmante personne est venue m’apporter une à une les pièces de mon nouvel ordinateur. J’ai ensuite eu droit à une assistance complète pour tout mettre en marche, car Windows en japonais et moi c’est pas encore ça...
Par contre, je n’aurais pas été foutu de lui donner un âge, elle pouvait très bien avoir 25 ans comme en avoir 35... et c’est pareil tout le temps avec tout le monde ici.

Bon maintenant je vais pouvoir me plonger à 100% dans le jap spirit et surtout économiser le transport de mon ordi chaque jour.

En parlant d’économies, j’avais reçu un courrier qui me disait que j’avais dépensé en électricité 1700¥ pour ma première semaine, comme j’ai commencé à flipper un peu, j’ai fait 2 nuits à crever de chaud sans la clim. Heureusement, Ayako-san m’a rassuré en me disant que tout était compris dans le loyer. Du coup, là, je suis au frais, je me fais plaisir...

(en manque de référence sur « Olive et Tom », abstenez vous de lire la suite)

Maintenant que j’en ai fini avec ma journée, petit retour sur l’épisode de ce matin des aventures de SuperTennisman. C’est vraiment une transposition intégrale de « Olive et Tom ». Autre exemple, ce matin, alors que son adversaire lui fait un amorti, SuperTennisman (je sais toujours pas son nom) plonge du fond de court à l’horizontale pour finalement frapper la balle juste avant le rebond, et non content d’avoir rattrapé la balle de façon acrobatique, se permet de faire en même temps un coup droit tellement extraordinaire que la balle, quand elle va rebondir de l’autre coté, elle se sépare en 5 balles qui partent dans tous les sens comme ça l’adversaire il est fourbé, il sait pas laquelle prendre.
Comme si ça ne suffisait pas, en rattrapant la balle, SuperTennisman percute le poteau qui maintien le filet. Emoi dans le stade, est-il toujours en vie ? Va-t-il pouvoir continuer ? Eh oui, en se relevant péniblement il parvient à reprendre le match!
L’analogie avec « Olive et Tom » devant être poussée à son comble, au milieu du match, un éclair traverse l’épaule de notre héros. Son épaule le fait souffrir et il doit abandonner la partie.

C’est vraiment nul cet animé, mais je crois que je vais continuer à regarder pour me rappeler mon enfance Club Dorothée. J’attends avec impatience l’épisode où dans un match de double parmi deux jumeaux l’un propulsera l’autre, avec une prise cachée, à 4 mètres de haut pour qu’il puisse faire un smash de la mort.

Week end oisiveté/shopping

Samedi, je me lève, sous un soleil de plomb, vers 14 ou 15h je sais plus trop, pour la première fois depuis un bout de temps sans me dire « quand est-ce que je vais pouvoir finir ma nuit ? », et avec la vague impression d’avoir fait un rêve footballistique agréable, c’est en allumant ma télé que je m’aperçois qu’on a vraiment battu le Togo, nos champions sont parvenus à venir à bout d’une des plus grandes sélections de ce siècle, et on est donc qualifié pour la suite... Et là c’est pas gagné, car Vikash Dhorasoo et Zizou seront de retour.

Donc ce samedi sera voué à l’exploration des environs de mon appartement, dont je ne connais pour l’instant que les trajets pour aller vers le bureau, la gare et le supermarché. Avant de partir j’essaie de repérer sur Google Earth un parc ou un espace vert, en vain, et je me lance finalement plus ou moins au hasard dans une rue. Je tourne un peu partout avant de m’arrêter dans le grand centre commercial. On pourra notamment y remarquer que, au Japon, le coq sportif, c’est la classe (d’où le fait que ça existe encore et qu’ils aient de l’argent pour sponsoriser le F.C.Nantes). Il y a aussi un tas de T-shirt avec des messages absurdes dans un paquet de langues (tant qu’on ne les comprend pas ça fait classe).
Sinon, rien de bien méchant.
Je me dis que je vais refaire ce grand tour le soir pour voir s’il y a de l’animation, des endroits où aller, eh bien en fait, à 23h, dans ma banlieue, il n’y a pas un chat. Les prochaines fois je saurais que le samedi soir, c’est à Osaka qu’il faut aller...

Dimanche j’avais prévu d’aller faire un peu de shopping à Namba, au centre ville d’Osaka, dans un coin surnommé Denden-town car on y trouve quasiment que des magasins d’appareils électroniques (電 prononcé "den" symbolise l'électricité). Après avoir enchainé pas mal de boutiques je trouve un appareil photo numérique qui me va : un Olympus µ-710, ce pour environ 35000 (environ 220€), un prix assez correct par rapport à l’ensemble de ce qu’on trouve sur place. En plus, il pèse rien (103g), il prend des pures photos et il a un design kawai. Et surtout, en devenant membre du club Joshin (le magasin où je l’ai acheté) j’ai eu droit à une carte mémoire 512Mo et une housse en cadeau. J’ai un peu fourbé là-dessus car normalement il faut une Alien Card pour en bénéficier...

Sur le retour, j’ai mangé un petit bol de riz avec du poulet chez Yoshino-ya (une chaîne de restos japonais qu’Antoine m’avait conseillé la veille), encore un tout petit truc qui a réussi à me caler le bide.

Du coup, j’ai passé le reste de la soirée à comprendre comment faire fonctionner mon appareil photo, d’abord avec une notice japonaise, puis avec la VF trouvée sur internet.

金曜日, 6月 23, 2006

Visioconférence internationale

Cette journée commence par un petit résumé de Japon-Brésil, aux infos du matin, il n’y aura donc pas eu de miracle, c’est fini pour les samouraïs blues...

Ce matin, rien de spécial, sinon un petit tour dans l’atelier de test où je dois passer l’après midi et une petite visite d’entreprise...

Donc pour faire ces tests, après le paquet d’explications en japonais nécessaire à ce que je comprenne quelque chose, je prends un magnifique pistolet qui balance 8000V d’électricité statique et j’enchaine les différentes prises du bazar à tester. Pendant 2 heures de temps, je joue au cowboy sous la surveillance de Endo-san qui de temps en temps vient voir et prend quelques notes. Je remonte ensuite voir Umeda-san qui m’avait dit de le rejoindre à 16h30 pour une テレビ会議 (terebi kaigi = videoconférence) dont il m’avait parlé le matin.

Du coup j’ai droit à ma première vraie réunion, avec la maison mère, deux français et un japonais bilingue, qui depuis Sophia-Antipolis nous regardent, dans leur télévision...
Et là a commencé un gros moment de solitude qui durera 2h, j’ai bien compris quelques mots par ci par là (dont le puchipuchi appris hier) mais en tout cas on peut dire que je n’aurais vraiment servi à grand chose. J’ai juste eu droit au début à une remarque comme quoi j’avais inversé la place de « prise male » et « prise femelle » dans une phrase du document traduit hier.
Comme quoi, ce document il servait vraiment à quelque chose, ce n’était pas juste pour m’occuper, et il y a même plusieurs personnes qui l’ont lu...

Bon voilà, une piètre journée, je suis même sorti de réunion 1h après la fin officielle du travail, et j’ai même pas eu le temps de bavarder avec mes co-bureaux, qui n'ont pas fait d'excès de zèle aujourd’hui. C’est encore pas ce week-end que je me ferais inviter à l'oeil quelque part...

Cette nuit, debout 4h, pour regarder ce qui sera peut être mon premier et dernier match des bleus du mondial.

木曜日, 6月 22, 2006

Blabla japonais

Ce matin, j’étais tellement accroché à mon lit que j’ai failli arriver à la bourre. En arrivant j’ai eu droit à un « Ohayo gozaimasu » (en fait on entend que « Osu ») commun de la part de mes voisins de tablée. Et c’est reparti pour le blabla de l’homme au micro... C’est chiant, depuis mon nouveau bureau, on est obligé de faire 30 mètres pour aller apercevoir le bonhomme, alors qu’avant j’avais juste à lever la tête, il était devant moi.
Je me pose sur mon bureau, et au bout d’une demi heure je vais voir Umeda-san, qui me refile un truc à traduire, et un document à lire qui explique que mes brancher/débrancher du début de semaine ont une importance cruciale... Lui et le boss me répètent encore une fois que je suis vraiment super fort en anglais.
J’ai vraiment galérer à traduire ces docs à la cons, j’y ai passé une bonne partie de la journée mais finalement ça m’aura quand même permis de savoir désormais que « papier bulle » se dit « bubble wrap » en anglais et « プチプチ» (puchipuchi) en japonais.

Une charmante demoiselle (au Japon : demoiselle=secrétaire) est venu m’apporter des papiers que je devais signer. Le premier, tout en anglais, disait plus où moins que j’acceptais de me faire couper en deux par mon patron bien aimé si je commettais l’impardonnable en transmettant à un tiers malveillant les informations confidentielles auxquelles j’ai l’honneur de pouvoir accéder. Le deuxième disait la même chose, mais en japonais, mais j’ai quand même vérifié auprès de Michael avant de signer.

Parmi les 5 personnes qui partagent le même regroupement de bureau que moi, je n’ai déjà réussi à en identifier que 2 : Shirame-san et Fu-san (un chinois). Y a 2 autres gars mais j’ai oublié leur nom, un plutot cool qui m’a aidé à dénouer quelques énigmes de la traduction nippono-anglaise, un autre qui a une tête de vainqueur (un peu à la Densha Otoko) mais qui est gentil. Vient ensuite un individu de sexe féminin dont j’ignore l’identité, je sais juste qu'elle a son bureau juste en face de moi, un bureau sans rien dessus, et qu’elle fait sa vie ailleurs dans l’étage, probablement un endroit sans tiroir car elle revient toutes les 2 ou 3 heures ranger un truc. J’ai pas mal discuté avec elle et les deux autres sans nom ce soir. Ils m’ont dit que je parlais pas mal japonais, si on considérait que je n’avais "que" 4h de cours par semaine depuis 2 ans, alors qu’eux ont essayé durant 5 ans à raison de 3 heures chaque soir d’apprendre l’anglais, sans résultat. C’est fou quand même qu’ils n’aient pas remis en cause le talent de leur prof...

Après ça je suis rentré sous une averse, la même que celle du bédouin de ce week-end. Et donc là je suis oisif chez moi.


J’en profite un peu pour caser un ptit mot sur le foot au Japon (c’est maintenant ou jamais). Chaque dois que j’allume la télé cette an ci, il y a forcément une chaine sur laquelle des spécialistes locaux font et refont les matchs des « samouraïs blues » (c’est le nom des joueurs de l’équipe du Japon sur les affiches de leur sponsor qu’on voit partout). Comme je disais, gagner avec 2 buts d’écart contre le Brésil leur parait tout à fait possible et on montre et remontre les buts de l’équipe du Japon des 10 dernières années pour se donner du courage. On verra bien cette nuit si ça marche...

En allumant la télé ce matin, je suis aussi tombé pour la deuxième fois sur un manga qui me semble valoir son pesant de cacahuètes. Je n’ai pas encore repéré le nom, mais en gros c’est un manga de tennis à la sauce « Olive et Tom ». Dans l’épisode de ce matin, à 5-5 40/40 dans le dernier set, le jeu était tellement serré que ça à duré des heures durant. L’épisode c’est fini ensuite sur un 6-6 avec les 2 joueurs qui s’effondrent morts de fatigue sur le terrain, en même temps. Le match est terminé, pas de vainqueur...
Il y a vraiment du potentiel d’absurdité intéressant dans ce manga, je crois que je vais essayer de le suivre plus souvent !

水曜日, 6月 21, 2006

宜しくお願いします (yoroshikuonegaishimasu)

Aujourd’hui journée de fou, j'ai vraiment japonisé à tout va!

J’ai pas dormi beaucoup, vu que j’ai passé un peu de temps à créer et mettre en forme le blog. Je me lève un peu dans le coltar, j’arrive juste à l’heure après avoir tracé depuis chez moi pour pas être en retard, et là un chef japonais vient me voir et me dit que je dois me présenter au micro devant tout l’étage (open-space de 200/300 personnes). Heureusement j’avais déjà un peu pensé à ce que j’aurais pu dire dans pareille situation et j’ai réussi à assurer, mais après j’ai du enchainer les présentations d’abord à mon équipe puis à chaque personne ensuite.

Moult courbettes et "yoroshiku onegaishimasu" plus tard, je vais à mon bureau, un bureau bien à moi que j’ai depuis hier, et j’attends qu’Umeda-san vienne me confier un truc à faire à 9h30...

Hier, j’ai testé les circuits que j’ai fini de souder, et ceux-ci ont parfaitement fonctionné malgré le travail de cochon que j’avais fait. D’ailleurs, les japonais ont rien compris, mes circuits sont passés de mains en mains, et ils se sont tous marré bêtement avec de grands yeux ébahis. J’ai ensuite du procéder à quelques tests assez curieux : pour chaque prise d’entrée sortie disposant du circuit d’alimentation, j’ai du les débrancher et les rebrancher 500 fois consécutives, ça me paraissait plutôt con comme travail, je me suis même d’ailleurs presque endormi, mais finalement il avait l’air si content quand j’ai tout fini ce matin que ça m’a rassuré : je travaillais pour le bien de l’entreprise...

Du coup, après une pause repas au shokudo de l’entreprise où je me suis blindé le bide pour 450¥, j’ai eu droit à une bonne heure de pougnage de kanji à mon bureau pendant qu’Umeda-san tentait de résoudre les erreurs révélées par mon travail fondamental du matin.

Petite pause culturelle au milieu de la journée, je m'en vais voir TOTO. Toto c'est le chiotte automatique de l'entreprise, qui à chaque fois que je voulais lui rendre visite depuis mon arrivée avait déjà un cavalier. Mais aujourd'hui, rien, personne, je vais enfin pouvoir tester la haute technologie japonaise. Donc je vous passe les détails de mon aventure, je reprends mon récit quand vient le temps du nettoyage, et là c'est vraiment magique. Après avoir remonté ma chemise jusqu'aux épaules de peur d'un possible débordement, j'appuie sur tous les boutons un par un et je me fais nettoyer à l'eau chaude à l'eau froide avant d'avoir un séchage avec la petite soufflerie. Depuis le temps que j'avais entendu parler de ça, je voulais passer par là. En tout cas, rien ne vaut un essai en conditions réelles, la réalité s'éloigne un peu de la fiction révèle son lot de surprises...

Finalement, il est venu me voir avec un fichier excel en japonais contenant la FAQ du produit en cours de développement. Et comme en niveau d’anglais ici je suis comme un borgne chez les aveugles, j’ai été élu afin de traduire le japonais en anglais et en français. Heureusement qu’il y a internet et ces multiples sites de traduction de japonais (katango.com et alc.co.jp notamment), j’ai vu défiler des mots comme "prise femelle", "prise male", "électricité statique" ou "test de température" tous en jap.

Le mercredi, nouvelle règle de l’entreprise oblige, il est interdit de faire des heures supplémentaires (qui de toute façon ne sont jamais payées), donc tous les employés partent à 17h45, plus ou moins un heure, car ça ce n’est pas de l’extra-time, c’est juste leur petit plaisir à eux de braver un interdit (n’importe quel gars de la CGT en avalerait son actimel de travers s’il était là).

Du coup, Michael m’a proposé d’aller manger japonais et ce soir c’est sushi, un resto avec des assiettes qui défilent sur un tapis roulant, et où on paye à la fin au nombre d’assiettes (105¥ l’assiette). J’ai donc gouté un peu à tout, du classique まぐろ (thon) à de bons vieux makis, en passant quand même, excusez du peu, par le mini-poulpe entier sur la boulette de riz et le tentacule de pieuvre. Au final, à deux on a du manger un petite trentaine d’assiette, j’étais une fois de plus plein à ras bord, et bien sur, c’est Michael qui a régalé, Thank you Michael !!!

Weekend

Enfin un peu de repos en perspective. Malgré le temps passé à glander en conférence Skype avec JB et Beg jusqu’à pas d’heure, j’ai quand même eu le temps de dormir une bonne dizaine d'heures.

Si je devais trouver un mot pour décrire mon samedi je dirais : mousson.
Voilà, c’est fini pour samedi, il est tombé en une journée plus d’eau qu’il n’en tombe dans une vie de bédouin, difficile de faire quoi que ce soit dans pareil déchainement des éléments...

Dimanche, encore une petite grasse mat, et je décide enfin à bouger un peu et aller sur Osaka.

Première difficulté, trouver le train qui va à Osaka, acheter un ticket et monter dans le bon train. Finalement, avec l’aide de quelques japonais sur place, je m’en sors.
Direction Namba, le centre d’Osaka, là où sont regroupées un tas de commerces. J’ai eu droit à mes premières enseignes en franponais, j’essaierais d’en prendre une photo la prochaine fois. D’ailleurs, en parlant de photo, j’aurais voulu acheter un appareil parmi la multitude de ceux qu’on trouve ici, mais finalement j’avais oublié mes yens chez moi, donc pas d’achat aujourd’hui...

J’ai donc tourné plus ou moins en rond pendant 5 heures dans Osaka, mais j’avais beau faire 5 fois la même rue je ne reconnaissais pas forcément celles où j’étais passé, c’est tellement monotone comme disposition et il y a tellement de gens partout que c’est dur de s’y retrouver.
J’ai eu l’occasion de bavarder une vingtaine de minutes avec une japonaise, qui finalement me raconte que elle aime bien la France, et que d’ailleurs elle a un "boyufurendu" français... c’est ballot ça...
Dans mon errance parmi le dédale de ruelles de Namba, je me suis planté à un moment d’escalator, pour me retrouver au 2ème sous-sol d’un centre commercial où à perte de vue s’étalaient des japonais assis devant leur machine, jouant au pachinko surement depuis un bout de temps, alors qu’il faisait très joli dehors. Le pachinko, j’ai pas encore trop compris le principe du truc –il faudra bien que j’essaie un jour ou l’autre- mais en gros c’est un jeu où on gagne des billes métalliques, qu’on échange contre des lots dans un magasin un peu plus loin, ces mêmes lots qui nous sont rachetés contre de l’argent... bref c’est un jeu d’argent.

Les américains ont leur bandit manchot, les japonais ont le pachinko...

Le soir, j’ai suivi le match des japonais, qui font un match nul piteux contre Dado et consorts. Mais rassurez-vous, comme le dit la télé japonaise, il suffit que le Japon batte le Brésil par 2 buts d’écarts pour se qualifier, comme quoi faut pas dramatiser...

J’ai par contre pas eu le courage de me lever à 4h du matin pour suivre l’équipe à Raymond, et la suite m’a donné raison, car les branquignoles en bleu ont pas été foutu de venir à bout des coréens, avec un Zidane qui trouve encore le moyen d’être suspendu une fois de plus. Peut-être que sans lui on va pouvoir jouer en trottinant voire en courant un peu de temps en temps. J’ai rien contre le Variété Club de France mais de là à les envoyer pour nous représenter à la coupe du monde faut pas déconner...

Premiers jours

Premier jour de travail...

Ou comment occuper quelqu’un quand on ne sait pas encore quoi lui faire faire ?

J’arrive à 8h50, bien à l’heure, dégoulinant de sueur car j’ai eu la mauvaise idée de mettre mon coupe-vent alors qu’il pleuvait, ici quand il fait 30°C dehors, coupe-vent=sauna...

Donc je rencontre vite fait mon tuteur, Michael, un américain, et là on enchaine avec le discours du matin : tous les nouveaux viennent se présenter au micro. Bizarrement, on m’a épargné ça, ce qui aurait pu être marrant...

Donc on me dit d’attendre un peu, le temps de me passer un logiciel qui devrait m’amuser un peu. Ce fameux logiciel, « Vijeo Designer » sert à programmer un écran tactile et y inclure tout un tas d’instruction. J’ai passé quelques heures sur le didacticiel, qui consiste en la surveillance du niveau d’une cuve avec des alarmes qui se déclenchent en cas de dépassement.

Petite pause déjeuner avec Michael à midi, au restaurant de l’entreprise qui doit se trouver à pas plus de 30 mètres de mon bureau. Plutôt que de galérer à deviner la signification de tous les plats disponibles sur le distributeur de tickets, j’opte pour « plat du jour ». Rien de bien méchant si ce n’est des spaghettis à manger avec des baguettes...

Retour à mon Vijeo designer, mon truc marche pas trop mal, mais voilà, il n’y a plus rien à faire après, du coup je regarde ce qu’il peut y avoir d’intéressant à faire et je tourne en rond, jusqu’à 17h45, heure de la fin du travail, et je ne me fais pas prier quand on m’annonce que je peux partir... direction l’appartement, sous un déluge de pluie, et après quelques minutes à zapper sur ma télé, je me met vite en boule dans mon lit...

Deuxième jour pas grand-chose à dire, si ce n’est qu’on m’a encore donné un truc en attendant plus tard... J’ai soudé des composants électroniques sur un circuit imprimé, en gros c’est la même chose que la techno en 3ème, sauf que cette fois, il faut souder un truc qui a 60 pates de 0,5mm de largeur et 0,2mm entre chaque. J’ai fait un carnage, heureusement que les gars sur place ont des techniques réparatrices et qu’ils m’ont corrigé ça...

Rien de spécialaujourd'hui à dire si ce n’est que j’ai été soupçonné d’avoir apporté avec moi le virus qu’ils ont trouvé dans le réseau de l’entreprise... On m’a donc fait installer un tas de trucs pour que mon pc devienne conforme à celui l’employé lambda.

Le grand départ

Mardi 12 Juin, grand départ, , une petite douche salvatrice après les 35°C qu’il faisait cette nuit, 9h et des poussières, je quitte l’appart d’Antoine, et direction l’aéroport Charles de Gaulle 2, une bonne heure de métro en perspective.

Une fois sur place, check-in vite fait, mes 21kgs de bagages (pour 20 autorisés) passent sans problème, pareil pour les bagages à mains ultra blindés qui n’ont même pas été pesés.

Un coup de fil à la maison pour dire que je n’ai pas raté mon avion, un peu d’attente et c’est parti... enfin « c’est parti », c’est vite dit pour je ne sais quelle raison on a décollé une heure en retard, mais bon l’avion était climatisé, donc ça passe tout seul.

Le premier vol jusqu’à Shanghai était impeccable : quasiment personne dans l’avion, deux repas super bons (poisson le soir et omelette au ptit dej). L’Airbus A340 se pose à Shanghai à 7h30 heure locale (soit 1h30 du matin heure de Paris).

On regroupe les passagers en escales et on leur colle un autocollant en forme d’étoile jaune sur la poitrine (mauvais esprit les chinois...). Je discute un peu en passant avec un français de l’Ensam qui lui va faire son stage à Shanghai. Après immigration, douane et re-douane, j’ai le droit d’aller attendre devant la porte d’embarquement, dans un magnifique aéroport de Pu Dong non climatisé... Je discute un peu avec une française qui va passer 10 jours de vacances au Japon, et là on se dit « au fait, ils ont fait quoi les français ? ». Ni une, ni deux, je pars à l’aventure à la recherche de la performance qu’auraient pu faire nos bleus ragaillardis par le renfort au combien important d’un Sidney Govou au sommet de sa forme qui fait déjà rêver tout l’hexagone. Et là, un petit japonais qui regarde sur un écran une redif du match des Pays-Bas apporte une réponse à ma question existentielle « Do you know what is the result of the game between France and Switzerland ?
- ahah, 0-0, which team did you want to win ? – France. – ahah....
...et il se barre.
Même de l’autre coté de la planète notre équipe est ridicule...

Après tout ça, on monte dans le bus qui nous emmène à l’avion, on nous donne un sac poubelle k-way pour nous abriter de la pluie, et on monte dans l’avion, un vieux coucou biréacteurs qui est plein à craquer. Durant le vol, on nous sert un repas infâme, à base de bouts de racines, de plantes froides et en dessert une pate visqueuse entourant une sorte de farine et une pate verte plus ou moins sucré. Eh bien aussi mauvais que ça a pu être, je n’en ai pas laissé un morceau, j’avais tellement peu mangé durant les dernières 24h que l’instinct de survie l’a emporté.

Et enfin...arrivée à l’aéroport du Kansai, île artificielle dans la baie d’Osaka, eheh j’y suis, m’y voilà, enfin les pieds au Japon !

Maintenant, direction les douanes ! J’ai beau eu déclaré sur mon petit questionnaire des douanes que je n’avais ni canard mort ni drogue dure dans ma valise, j’ai quand même eu droit à un « open this one » de la part du bonhomme des douanes désignant ma valise. Un bref coup d’œil dedans, et rassuré par un « bosu no puresento » de ma part (cadeau pour mon boss) quand il a vu mes bouteilles a suffit à le rassurer, et le foie gras est passé incognito.

Le temps de passer un coup de fil à Yamagumi-san, la secrétaire francophone de l’entreprise, et je sors de l’aéroport - il fait bien 35°C, gros choc thermique - je me dirige vers le distributeur de tickets de bus. Grand moment de solitude, tout est en kanji, heureusement, je trouve un bagagiste de la compagnie de bus qui veut bien m’aider.

Pour le bus, il faut se mettre derrière le panneau qui correspond à notre destination et attendre qu’on nous prenne nos bagages pour les mettre dans le bon bus.

A l’arrêt de bus Izumichuo station, je retrouve Yamagumi-san qui m’emmène vers mon appartement, une pièce d’une quinzaine de mètres carrés dans laquelle il fait environ 80°C, heureusement qu’il y a la clim.

Petit passage éclair à l’entreprise, où j’enchaine les konnichiwa et vers mon appartement pour aller faire des courses au supermarché du coin. Je suis Yamagumi-san dans les rayons qui me sert de chien d’aveugle pour trouver les bons produits. Ce soir, ça sera du poisson pané tout préparé à réchauffer aux micro-ondes.

Je remercie Yamagumi-san, distribution de cadeau, et hop je mange. J’ouvre mes sacs à draps (sous vides), je me retrouve avec 4 trucs qui ressemblent à des couettes, mais je décide d’en garder un de coté, d’en mettre 2 comme matelas et un comme couverture.

Pas évident de trouver le sommeil quand on sait qu’en dormant pour de bon, avec uniquement 2 réveils, on se réveille le lendemain à 17h, du coup j’ai quasiment pas dormi, mais au moins j’étais debout pour le aller au boulot pour 9h le lendemain... mais ça c’est une autre histoire...